Conseils et erreurs à éviter pour préparer sa transmission et réussir son héritage

Il est sage d’anticiper ce qu’il adviendra du patrimoine constitué une fois que la vie prend fin. En parler en famille semble la meilleure solution pour départager les biens familiaux. Néanmoins, en discuter à cœur ouvert ne suffit pas. Voici quelques conseils à suivre et des erreurs à éviter pour préparer sa transmission et réussir son héritage.

Quelques conseils à suivre

Pour assurer la pérennité de la famille, il faut suivre 3 étapes :

Dans les 3 mois du décès

• Le choix du notaire : le notaire doit être compétent, expérimenté et indépendant des héritiers.
• Le notaire doit conserver l’argent en cash du défunt pour les frais divers.
• Le notaire se doit également de gérer les biens en indivision jusqu’à la succession. Il s’agit donc des recettes, des dépenses, des impôts, des contrats, etc.
• Une expertise du mobilier doit également être faite durant cette période, et ce, afin d’éviter les évaluations forfaitaires imposées par le notaire.
• Aucun héritier ne doit élire résidence dans les biens concernés par l’héritage à titre permanent.
• Faire appel à un avocat-conseil : chaque héritier devrait avoir le droit de demander l’aide d’un avocat.

Dans les 6 mois qui suivent cette première période

• Ne pas parler de partage, de vente ou encore de rachat des parts tant que l’évaluation de la valeur des biens ne soit terminée.
• Les charges liées aux biens en indivision doivent être évaluées.
• Les héritiers doivent également demander au notaire le montant des droits de succession et celui des solutions de partage.
• Demander conseil auprès du notaire sur les différentes solutions qui s’offrent aux héritiers et exposer la situation de chacun pour trouver la meilleure solution à prendre en compte.
• Envisager une réunion familiale avec tous les héritiers et voter pour la solution à adopter en cas de mésentente entre partage, vente et rachat des parts.

Les actions que le défunt aurait pu faire

• De son vivant, le défunt aurait pu vendre les actifs difficiles à liquider et garder le reste.
• Si le défunt avait des biens loués, une donation de la nue-propriété aurait pu être faite à ses enfants. Il en est de même pour les parts des biens immobiliers dans le cadre d’une SCI, parts qui auraient pu être partagées facilement entre les héritiers.
• L’établissement d’un testament représente la meilleure solution de partage des biens entre les héritiers.
• Effectuer une donation au conjoint survivant est également envisageable.
• Pour éviter les frictions et les mésententes, le défunt aurait pu nommer dans un testament une personne de confiance pour arbitrer et régler les conflits et différends.

Les erreurs à éviter

• La volonté de tout régler très rapidement est à écarter. Pour revendre un bien immobilier, il faut prendre le temps de réflexion et mettre environ 9 mois après le décès avant de réaliser la vente.
• Choisir un notaire dans la précipitation et sans un moment de réflexion : ce choix est irréversible, donc il faut prendre le temps de bien choisir le notaire.
• Il ne faut absolument pas signer l’acte de notoriété trop vite pour récupérer le cash du défunt. Cet argent peut servir à régler les frais divers liés aux démarches de transmission.
• Les héritiers ne doivent pas se faire représenter par un notaire chacun. Cela engendrera seulement des frais de notaires à chaque héritier. 
• Il faut éviter de confier la gestion des biens en indivision à un des héritiers au risque de générer des litiges et des frictions entre les membres de la famille sur la gestion et l’exploitation desdits biens.
• Prévoir des projets et fantasmer sur la valeur des biens sans que l’expertise et l’évaluation ne soient terminées : c’est une erreur à éviter.
• Il faut également éviter de demander conseil au notaire attitré. En effet, le notaire se doit d’être neutre et ne doit faire aucun favoritisme.

Que faut-il retenir ?

• Pour bien préparer sa transmission, il faut absolument établir un testament : c’est le seul moyen d’éviter les mésententes et les frictions entre les membres de la famille.
• Le choix du notaire est crucial : il faut qu’il soit expérimenté et indépendant vis-à-vis des héritiers. 
• Une expertise des biens mobiliers et immobiliers doit être demandée pour connaître la valeur réelle des dits biens.